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Les
Iles du frioul se tournent vers le soleil, vers le solaire... |
LA
CARTE DU PORT | |
COMME LE PORT... PROJETS EN COURS -LE FRIOUL
ET SON PORT 1 - Sur le plan paysager a - Situation générale et accessibilité
Le port du Frioul se trouve face à Marseille, en accès direct depuis le Vieux
Port. L’archipel se situe grosso modo au centre de la baie de Marseille, qu’il
partage ainsi en deux. Ce point central géographique occupe également une place
centrale dans l’imaginaire marseillais. Depuis la ville, sa silhouette est complémentaire
de celle du Château d’If, qui représente l’une des attractions majeures de la
cité. De plus, l’archipel est visible du nord comme du sud de la rade, de l’Estaque
comme de la Pointe Rouge. Sa végétation semi-désertique, son relief de calcaire
blanc rappellent ainsi, en tout point de la ville, la présence d’une nature forte
et sauvage. Ancienne chasse royale, ce qui semble indiquer un couvert végétal
autrefois plus important, ces îles ont joué un rôle fort dans l’histoire
maritime de Marseille : hôpital de quarantaine,
services de la pilotine, terrains militaires voués à la défense de la rade. L’’île
est fréquentée depuis toujours par les baigneurs et les pêcheurs à la ligne.Elle
constitue une destination prioritaire des plaisanciers marseillais grâce à la
présence de nombreuses calanques abritées. Une ZAC lancée dans les années 70 a
tenté, en vain, d’en faire un quartier de Marseille " comme les autres ".
b - Composition 1 - Le port tel qu’en lui-même Le port
du Frioul s’inscrit dans un paysage de grand intérêt, en liaison directe avec
celui des Calanques situées au nord et au sud de Marseille, mais actuellement
sous exploité. Le port se présente comme la rotule d’articulation entre deux îles,
Pomègues et Ratonneau. En arrivant par la mer, on est frappé par deux horizontales
fortes, celles de deux digues. La première digue (digue est) délimite l’ensemble
du bassin, la 2ème (digue Berry) relie les deux îles et masque l’horizon opposé
que l’on devine cependant, derrière cet isthme. Entre ces deux ouvrages se dessine
un grand plan de mer, relativement enclos par un quai, paraissant lui-même dans
un premier temps presque vide. Pannes et jetées utilisées pour l’amarrage des
bateaux se trouvent en effet concentrées à droite, à l’abri de la digue Est qui
les dissimule par la même occasion. Il faut donc avancer pour découvrir les embarcations.
L’impression dans un premier temps n’est donc pas celle d’un port vivant et affichant
complet, mais plutôt d’un espace indécis. Les embarcations que l’on découvre ensuite
sont amarrées à quai et en peigne le long de pannes toutes parallèles à la digue
Berry. Un seul quai, isolé, est construit dans une autre direction. Il s’agit
de l’embarcadère des navettes du Frioul, qui prend une grande importance visuelle.
En circulant dans le bassin, au-delà des bateaux vers le Nord on découvre un paysage
plus chaotique : terrains plus ou moins clôturés, bateaux isolés appartenant à
la Marine Nationale et au service du service de pilotage, chantier naval. D’aspect
plus ancien, ce paysage semble osciller entre privé et public. Il échappe totalement
à l’ordonnancement de l’ensemble. 2 - L’environnement - En arrière plan,
l’environnement, tout en calcaire blanc, est fort. Au Sud, la crête des collines
de l’île Pomègues est coiffée d’une fortification. Ces murs d’enceinte en forme
de ligne brisée épousent le relief. Au pied de la même colline, un grand espace
plat, franchement taillé dans la colline, est occupé par un double hangar désaffecté
construit autrefois par la marine nationale. Côté large, belle perspective sur
l’île de Pomègues, qui se perd dans le lointain par delà la digue. - Au Nord,
l’île Ratonneau avec ses falaises abruptes et arides, devant lesquelles viennent
danser les mâts des bateaux. Une double verticalité, l’une en mouvement, l’autre
fixe. L’approche en bateau depuis Marseille a permis de découvrir l’Hôpital Caroline,
construit au XIX siècle en calcaire blanc et toujours en restauration, monument
important et fortement lié à l’histoire maritime de Marseille, puisqu’il s’agit
d’un ancien hôpital de quarantaine. Depuis le port en revanche, c’est le bâtiment
des Pilotes, style Belle Epoque, qui retient l’attention dans le relief environnant
de l’île Ratonneau. - À l’Est, une toile de fond magnifiquement composée, à découvrir
de préférence le matin, quand le soleil éclaire à contre-jour: au-delà de la digue
Est, le Château d’If en plan intermédiaire, puis Marseille urbanisée, avec la
colline de notre Dame de la Garde qui domine l’ensemble. Une juxtaposition non
seulement belle mais hautement symbolique du paysage marseillais. 3 - L’arrière-port
L’arrière-port est marqué par la présence d’un " village " hérité d’une ZAC lancée
dans les années 70. Ces constructions néo-provençales, de faible intérêt architectural,
se découvrent progressivement au fil de l’approche. On remarque ensuite leur unique
lien : l’horizontale formée par un alignement d’arbres, sous lequel viennent s’installer
des terrasses de café (principe avorté de marina). Ces constructions néo-provençales,
de faible intérêt architectural, se découvrent progressivement au fil de l’approche.
Quelques éléments marquant cependant : un temple néo-classique soigneusement restauré
et plus au Nord, au-delà de la seconde tranche de la ZAC, quelques bâtiments en
pierre pour l’instant à l’abandon, malgré leur excellente situation à l’abri du
vent. 2 - Sur le plan des Équipements et activités
1 - Un potentiel très fort mais... La qualité du site se conjugue ici à l’ampleur
du bassin. D’une superficie de 23 hectares, celui-ci est en effet aussi vaste
que celui du Vieux Port, le contraste est pourtant saisissant. 2 - Un port
mal protégé Le déséquilibre paysager constaté dans l’occupation de l’espace par
les bateaux s’explique. La digue Est ne suffit pas à casser les vagues par fort
vent d’Est. Les bassins situés au droit de la passe ne sont donc pas praticables.
Résultat : le port n’offre à l’heure actuelle que 650 placeS. 3 - Un port
mal équipé Sous la digue Berry sont disposés deux Algeco, inattendus dans un site
à fort potentiel touristique : il s’agit de la capitainerie et de sanitaires.
Les quais paraissent mal entretenus. Par ailleurs, l’ensemble ne bénéficie d’aucun
espace vert, ni aménagement paysager de qualité pour accueillir les plaisanciers.
Pas d’avitaillement en gasoil ni essence. 4 - Un port isolé du reste de
l’île Malgré sa position centrale sur l’archipel, le port actuel paraît coupé
du reste de l’archipel. Du côté de Pomègues, il faut en effet franchir la longue
digue du Berry, sur laquelle aucun aménagement n’est prévu pour atteindre l’espace
naturel de l’île. Du côté de Ratonneau, la barrière est encore plus longue : il
faut aller, après un no man’s land, jusqu’à la seconde partie de la ZAC, puis
marcher encore le long d’espaces clôturés et en friche. Enfin, l’architecture
de la ZAC ne ménage aucune transversale apparente vers le large. En l’absence
de voitures ou de loueurs de vélos, la découverte de l’île tient donc de l’excursion.
5 - Un port isolé du continent L’utilisation du port du Frioul par les
plaisanciers implique des navettes régulières, fiables, fréquentes et rapides.
Tel ne semble pas être le cas. En tout état de cause, le quai d’embarquement des
navettes ne bénéficie d’aucun aménagement particulier, (abribus, buvette, signalisation...)
ni même d’une plantation susceptible d’apporter de l’ombre en été. Par ailleurs,
aucun hôtel n’existe dans l’île pour loger d’éventuels retardataires. |