Nommé
en octobre dernier par le conseil d'administration de l'association
CAROLINE, le nouveau capitaine du site, vaste ensemble perché
sur son rocher au milieu des flots, a immédiatement donné
le signal du changement de cap. Un virement de bord, "soutenu
par la municipalité et notamment la mission Frioul de France
Gamerre" dit-il, et dont les premiers résultats sont déjà
visibles. Ainsi, les Nuits CAROLINE, dont la cinquième édition
débute cette semaine, n'ont jamais proposé une programmation
aussi ambitieuse. Neuf nuits, cinq créations, trois coproductions...
De la danse, du conte, de la musique contemporaine et de
la musique actuelle. Et des talents en pagaille. Etonnant
pour un festival en phase de relance, qui, l'an dernier,
avait dû se contenter de deux soirées avec Jacques Higelin,
avant de baisser pavillon, comme les autres, devant la mutinerie
des intermittents. "C'est un vrai défi, reconnaît Olivier
Corchia, programmateur et cheville ouvrière de l'événement.
Le déficit de 2003 a été supporté par l'association et cette
année, on repart à zéro" . Avec 45 000 euros de subventions
seulement sur un budget total de 200 000 euros. "C'est vrai
que c'est risqué, poursuit Ludovic Fasa, mais nous comptons
sur la fréquentation des spectateurs pour équilibrer". Un
équilibre tout en douceur. Depuis les tensions nées en 2002
de la réception sur le site de l'imposant festival Marsatac,
l'hôpital CAROLINE a décidé de se fixer un plafond d'accueil
et surtout de rester dans des domaines artistiques "en harmonie
avec le lieu" . Cet été, seule la venue des Troublemakers
(le 17 juillet) encanaillera une programmation très bucolique,
entre classique, jazz et traditionnel. "Ce n'est ni la Fiesta,
ni le stade, confirme Ludovic Fasa. Quant à notre jauge
maximale, elle ne dépassera pas les neuf cent spectateurs,
même si notre convention avec la Ville nous permet d'aller
jusqu'à mille... L'hôpital n'a pas vocation à devenir un
lieu de tumulte ."
FUTUR
CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE ? Encore limité dans ses capacités
d'hébergement par le lent avancement de la réhabilitation
des bâtiments, l'Hôpital CAROLINE entend bien, à terme,
multiplier les accueils d'artistes en création. Cet été,
après la compagnie de danse Ex-Nihilo, c'est l'ensemble
Télémaque et Catherine Marnas qui sont venus apporter les
dernières touches à leur Pacte de Pierre dans la sérénité
insulaire du Frioul.
|