Le Frioul, tube de l’été ? La petite
île, à 20 minutes à peine du Vieux-Port, ne cesse d’attirer
du monde. Le GACM (Groupement des armateurs côtiers maritimes)
a vu une hausse de 10% de ses fréquentations par rapport
à l’année dernière. Lors de la saison estivale, ce sont
près de 3000 personnes en semaine et 4000 le week-end
qui décident de s’offrir un bol d’air en allant se promener
au Frioul… Alors qu’ils ne sont que 150 résidants au creux
de l’hiver ! Aujourd’hui, il y est devenu quasi impossible
d’y acheter ou d’y louer un appartement. Et, pour ceux
qui arrivent néanmoins à en trouver un, il ne faut pas
hésiter à mettre la main à la poche: 800 € la semaine
de location… Georges Bourdarel, président du comité d’intérêt
de quartier de l’archipel, estime que "c’est devenu un
peu la folie l’été. Mais je suis heureux que les visiteurs
viennent admirer la beauté de notre île". Roger, patron
du restaurant le Kaï-Kaï, constate que "l’on voit de plus
en plus de Lyonnais et de Parisiens venir au Frioul, sûrement
en raison du TGV. Mais l’essentiel de ma clientèle reste
marseillaise, notamment des gens qui viennent dîner le
soir et qui repartent avec la dernière navette de minuit".
Cependant, certains habitants regrettent que les équipements,
et notamment les sanitaires, ne soient pas d’une meilleure
qualité. D’autres estiment également que la police municipale
n’est pas assez présente pour contrôler le flux des visiteurs.
Mais comment expliquer ce succès grandissant ? Tout d’abord,
le site, unique. Pour Christelle, 32 ans, venue de Belgique,
tranquillement installée à la terrasse d’un restaurant,
"la vue de Marseille depuis le Frioul est tout simplement
fantastique". Christine, arrivée de Bretagne en bateau,
apprécie la tranquillité du lieu, à tel point qu’elle
a l’impression "de se retrouver dans le calme d’un petit
port breton, la pluie en moins". Eduardo, en provenance
du Brésil, préfère lui la promenade qui le mènera jusqu’à
Port-Pommègues. Enfin, certains, pour la plupart Marseillais,
apprécient la baignade à Saint-Estève, loin des turbulences
des plages du Prado. Mais beaucoup de visiteurs estiment
que le prix du trajet, passé depuis le 1er juin de 8 à
9 est excessif. "Ma femme et moi, nous avons payé l’aller-retour
18 euros, c’est trop", se lamente Teruhiko, venu du pays
du soleil levant visiter la Provence. La rançon de la
gloire…
Benjamin MASSOT