"
S. IZZO : « J’ai Marseille au cœur », ces quelques
mots suffisent à résumer l’attachement que mon père
avait pour cette ville, sa ville. Je vais essayer
à travers ce site de vous transmettre l’amour que
mon père avait pour cette ville, ces habitants...."
le
site officiel de Jean Claude IZZO.
Jean-Claude
Izzo nous a quitté en janvier 2000. Il avait su gagner
le cœur de ses lecteurs et demeure au centre d’une
actualité débordante : films, série télévisée, expositions…La
suite sur www.lire.fr
Le
soleil s'est éteint sur Jean-Claude Izzo
Article paru dans "La Provence", le
27 janvier 2000, par Patrick Coulomb
-
Auteur de "romans policiers marseillais" et d'autres ouvrages,
"star" de la littérature française, Jean-Claude Izzo est mort
hier à Marseille à l'âge de 54 ans. Ce n'est sans doute pas
pour rien que Jean-Claude Izzo avait intitulé son dernier
roman (paru l'été dernier) Le soleil des mourants. Ce n'est
sans doute pas pour rien que ce livre-là racontait l'histoire
d'un cadre devenu SDF, et venu mourir à Marseille. Jean-Claude
Izzo se savait atteint, déjà depuis un certain temps, d'un
cancer du poumon....
Né
en 1945 à Marseille, Jean Claude Izzo vient à
l'écriture sur le tard. Tour à tour, libraire,
bibliothécaire, chômeur, ou vendeur aux puces,
cet ancien jonaliste contribue alors largement, avec sa trilogie
" Total Khéops", " Chourmo ", et " Soléa
", au renouveau de la Série Noire dans les années
quatre-vingt-dix.
En peu de temps, Marseille, devient la véritable héroïne
de best-sellers du polar. - Personnage attachant et prolixe,
auteur de nombreux romans (" Marins perdus ", " Le soleil
des Mourants "), de téléfilms (" Une mort olympique
", avec Manuel Vasquez Montalban), et de scénarios
pour le cinéma (" Les Matins chagrins ", réalisé
par Jean-Pierre Gallèpe), Jean-Claude Izzo disparaît
en janvier 1999, emporté par une longue maladie.
MARSEILLE
- Jean-Claude Izzo, Daniel Mordzinski - Hoëbeke
-
Marseille
est le personnage principal des romans de Jean-Claude
Izzo. Un Marseille méconnu, secret, tapi dans l'ombre
des ruelles du Panier et de sa vieille Charité, embusqué
sur les terrasses des modestes cabanons du port des
Goudes ou alangui au bout de la digue du Large, tout
contre les pierres chaudes du phare Sainte-Marie...
Loin des clichés traditionnellement servis préemballés
aux touristes, le Marseille d'Izzo est celui du cœur.
Il doit se vivre, il se mérite. Lié d'amitié avec le
photographe argentin Daniel Mordzinski, Jean-Claude
Izzo l'a entraîné dans son univers, sur les lieux de
ses romans, le théâtre de sa vie. Avec Jean-Claude Izzo
pour guide, Daniel Mordzinski a pu capter l'âme de cette
ville, restituer l'amour de l'auteur pour un Marseille
où accueil et tolérance, fraternité et fidélité se conjuguent
jusqu'à former un composite unique, le creuset de l'hospitalité,
un précipité d'odeurs et de saveurs d'ailleurs, une
poche de résistance à la xénophobie, la métaphore vibrante
de l'ouverture au monde. Entrepris avec Jean-Claude
Izzo, disparu prématurément, ce livre s'est achevé sans
lui. Les textes réunis dans cet album précisent la nature,
des liens qui l'unissaient à Marseille, son rapport
poétique et passionnel avec une ville sans vanité qui
sait parler toutes les langues
LES
MARINS PERDUS -
Marseille. Trois hommes survivent à bord de l'Aldébaran,
un cargo dont l'armateur a fait faillite. Le libanais
Abdul Aziz, le capitaine, le grec Diamantis, son second,
et le turc Nedim, le radio. Tous trois espèrent la reprise
de leur cargo par un nouvel armateur. Au fil des jours,
ils partagent leurs souvenirs, puis leurs doutes et
leurs peurs. Pourquoi s'engluent-ils à bord de ce cargo
qui rouille ?. Autour d'eux, la ville, Marseille. Ville
d'exil, ville d'immigration. Ville métisse. Ils y nouent
des aventures, des rencontres, des amours, des amitiés
avec des hommes, des femmes aussi perdus qu'eux. Une
tragédie les guette et ils n'en déjoueront pas les pièges.
C'est au dénouement qu'ils sauront, enfin, qui ils sont.Un
roman d'aventures noir et tendre. Jean-Claude Izzo impose
une forte personnalité d'écrivain avec ce roman bruissant
de vie.
Le
soleil s'est éteint sur Jean-Claude Izzo Article paru
dans
"La Provence"
le 27 janvier 2000
Patrick Coulomb
Journaliste
à La Marseillaise dans les années 70, il s'y occupa
du social, des conflits industriels sur les rives de
l'étang de Berre, avant d'en devenir rédacteur en chef
adjoint. Puis il partit pour Paris, rejoindre le mensuel
mutualiste Viva. Ses écrits en tant que poète et romancier
sont frappés du même sceau: la volonté militante de
témoigner sur la misère sociale, le chômage, l'exclusion.
"Le roman, disait-il, pour moi c'est le travail sur
le réel". Peu connu en tant qu'auteur malgré plusieurs
écrits publiés dans les années 70(et aujourd'hui épuisés),
Jean-Claude Izzo accède à la notoriété en 1995 avec
Total Kheops, puis les deux autres ouvrages (Chourmo
et Solea) de la "trilogie marseillaise" centrée sur
le personnage de Fabio Montale, flic de gauche issu
des quartiers nord de la cité phocéenne, et véritable
porte-parole de la pensée d'Izzo. Bien que ces ouvrages
se déroulent tous à Marseille, cette notoriété dépassera
vite le cadre de la ville. Plus de 150000 exemplaires
vendus de Total Kheops et près de 500000 au total de
la "trilogie" ont fait de lui le fer de lance d'une
vogue littéraire marseillaise, l'alter ego à la plume
d'un Guediguian à la caméra ou d'un Akhenaton au micro,
sur des thèmes proches de ceux du cinéaste et du rapper.
"Jean-Claude Izzo est mort ce matin, à Marseille, le
souffle coupé par "L'aride des jours", écrivent dans
un communiqué sa famille et ses amis. Il part retrouver
son héros préféré, Fabio Montale. Il nous laisse une
touche noire par son absence, une note bleue par sa
présence. Car il est toujours là, à cheminer le long
des quais, à la recherche de ses "Marins perdus". Il
est toujours là, pour nous montrer ce que nous ne voulons
pas voir". Fils d'un barman napolitain et d'une couturière
espagnole cet enfant du Panier aura vécu un peu partout,
de Marseille à Paris, de Barcelone à la Bretagne où
il avait fondé, à Saint-Malo, le salon des "Etonnants
Voyageurs". Récemment remarié, il laisse aussi derrière
lui un fils. "Il a décomplexé les auteurs marseillais"
Pour ses pairs, auteurs de romans noirs écrivant sur
leur ville, Marseille, Jean-Claude Izzo laissera surtout
l'image d'un "passeur", de celui qui aura ouvert la
porte. "Il a ouvert une voie, dit Gilles Del Pappas
(Le baiser du congre, La girelle de la Belle de mai),
frappé par l'injustice de ce décès, il a eu l'intelligence
de transposer le roman marseillais dans le noir, c'est
lui le premier qui a pensé que Marseille se prêtait
à ce genre de format". François Thomazeau (La faute
à Degun, Qui a noyé l'homme-grenouille?) insiste: "Il
a décomplexé les auteurs marseillais, après lui d'autres
se sont dit "pourquoi pas moi?" Il a ouvert Marseille
à la mouvance du polar méditerranéen, celle de l'Espagnol
Montalban ou de l'Italien Pinkett". La tristesse était
grande à l'annonce de cette nouvelle, "d'autant plus
grande qu'il avait sûrement encore beaucoup de choses
à écrire", commente Philippe Carrese (Trois jours d'engatse,
Le successeur), qui rapporte cette idée qu'avait Jean-Claude
Izzo que "plus il y aurait des gens qui écriraient sur
cette ville, mieux ce serait". En fait, estime Thomazeau,
"depuis Pagnol il n'y avait pas vraiment d'auteur marseillais
au sens strict, il avait créé un pont. Et qu'on ait
aimé ses écrits ou pas, il était un des rares auteurs
en France à représenter un courant bien pensant de gauche,
pour ça aussi il était important. Il a fait beaucoup
pour l'image de Marseille", ajoute-t-il. "Je me sentais
lourd, écrivait Izzo dans Chourmo, en faisant réfléchir
son personnage Fabio Montale. Comme en plomb. Un petit
soldat de plomb. Qui attendait qu'une main le manipule
pour entrer en action. Et cette main, c'était le destin.
La vie, la mort. On n'échappait pas à ce doigt qui se
pose sur vous. Qui que l'on soit. Pour le meilleur ou
pour le pire". Le pire a rattrapé Izzo hier matin. Un
"pointu" l'attend, quelque part, pour passer le fleuve...
Dans
" Total Khéops ", l'inspecteur Fabio Montale (personnage
haut en couleurs, ex-soixante-huitard vivant dans les
calanques), est chargé de la prévention
dans les quartiers nord de Marseille. Il est ainsi amené
à s'intéresser au meurtre d'un truand, un
ami d'enfance qui s'est fait abattre par deux policiers
alors qu'il était désarmé. Et l'enquête
le conduit inexorablement sur les lieux de son enfance
et de ses anciennes amours... Ce roman très noir
est le prétexte à une évocation nostalgique
de Marseille. Car c'est bien la cité phocéenne,
terre d'accueil et d'exil, que célèbre l'auteur,
authentique marseillais. On retrouve bien sûr le
personnage de Montale (par certains côtés
sosie de Jean-Claude Izzo, y compris dans son amour des
petits plats méditerranéens à l'huile
d'olive), dans
les
deux autres volets de cette attachante trilogie
"
Chourmo " & " Solea "
Au
fil d'aventures de plus en plus noires et sanglantes...
Mais chut!
UN
SEUL SOLEIL, CHACUN SON OMBRE....
Vous
êtes en République Libre du Frioul,
coïncidence trop surprenante pour être
due au hasard ! Vous entrez sur un territoire illimité,
cristallisation de tous les principes actifs disséminés
dans les profondeurs de l'enfance de chacun, aire
d'accueil de tous les imaginaires, de toutes les
potentialités créatrices, monde de
tous les possibles, le vôtre !