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LECTURE : « Juste une mer à traverser »



UNE RUBRIQUE LIVRE dans Marseille LA CITÉ se devait de commencer par présenter un ouvrage qui vient de sortir sur l’histoire de notre ville : Malheur aux vaincus, Marseille ennemie de l’Europe, 600 à 49 avant J.-C. Fichtre ! au premier abord, sans voir la couverture et sans connaître l’auteur, on pourrait se dire : encore une histoire footballistique ! Malheur aux vaincus, c’est l’équipe actuelle incapable de battre son ombre et Marseille ennemie de l’Europe, c’est notre saga en Champion’s League où le sorcier belge récemment disparu nous avez conduit sur la plus haute marche du podium. Eh bien non, quelque chose ne colle pas : les dates : 600 à 49 avant J.-C. pas de ligue, à part athénienne et pas Coupe d’Europe à part le vase de Vix. Bon, trêve de plaisanterie !

MARS 2005
JUSTE UNE MER A TRAVERSER, par MICHEL BONELLI

 

 

 

" JUSTE UNE MER A TRAVERSER."

L’ouvrage de Luc Poussel est un petit chef-d’œuvre dans notre monde qui n’arrête pas de s’uniformiser. Sa lecture nous permet de mieux connaître l’histoire de la ville où nous sommes nés ou de la ville qui nous accueille. Il nous permet d’aller à la recherche de nos racines ou de commencer la plantation d’un nouvel arbre de vie pour nos enfants. Avec Malheur aux vaincus, l’auteur nous propose de découvrir des pages d’histoire de la cité la plus ancienne d’Europe occidentale, la nôtre, Marseille… Oui nous sommes différents, oui nous sommes les descendants des fils de Phocée qui sauvèrent les Romains du joug gaulois, ouvrirent l’Europe celtique au commerce antique, lancèrent Pythéas sur la route de Thulé et défièrent César (pas celui du Bar de la Marine, le vrai, l’unique…) Mais que connaissons-nous de ces Phocéens ? Seraient-ils les continuateurs de la confrérie pythagoricienne fondée par le maître de Crotone ? Et l’Europe celtique qui se dresse contre Marseille, ressemble-t-elle à celle de Vercingétorix que nous décrivent nos livres d’école ou nous cache-t-elle des secrets que les textes des anciens effleurent ? Autant de questions, autant de pistes de recherches que Luc Poussel nous livre dans son dernier ouvrage. Il était une fois une belle Ségobrige répondant au doux nom de Gyptis qui tendit la coupe à un bel étranger venu d’au-delà des mers: Protis, et tout commença. « Actibus immensis urbs fulget Massiliensis »
M.B

Malheur aux vaincus, Marseille ennemie de l’Europe, 600 à 49 avant J.-C. Luc Poussel - Préface de Claude Bouville (directeur de recherches au CNRS) - Éditions Cheminements - 2004, 22 €.

Note sur l’auteur:
LUC POUSSEL est né à Gardanne en 1958. Il a été mineur de fonds. Depuis l’âge de douze ans, il pratique l’archéologie avec passion et il est un disciple du grand préhistorien Jean Courtin qui a fouillé entre autres la Grotte Cosquer et qui fut Directeur de la DRASSM de Marseille. Figure du monde associatif, décoré de la Médaille du Dévouement Universel, il est successivement le fondateur de « Gardana, Société d’Etudes et de Recherches Archéologiques » (1977), de « la Société Archéologique Méditerranéenne » (1981), de « l’Union Archéologique des Bouches du Rhône » (1986) et du « Musée Archéologique de Simiane Collongue » (1990). Extraits de sa bibliographie : De nombreux articles dans les revues dont : «Baume du Manjaïre, nécropole préhistorique», «Premiers chrétiens gardannais», et un ouvrage aux Editions Cheminements, «Pourrières, tombeau desTeutons.»

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