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DEJA
SUR MARS | N°
002 - AVRIL 2005 



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À
l’initiative de certains usagers et salariés du centre social, plusieurs enseignants
du secteur Felix Piat/Saint Mauront ont été appelés à se présenter aux élections
du nouveau Conseil d’Administration et y ont été élus en décembre dernier. Vera
Tur, enseignante depuis 22 ans dans le quartier et directrice de l’école primaire
du parc Bellevue depuis 7 ans, en est la nouvelle présidente. Personnalité très
active dans son école où elle organise de nombreux voyages et échanges internationaux
avec ses élèves, qui ont donné naissance à diverses publications pédagogiques
(la dernière en date: « Sur les chemins Quechua », Ed. In Octavo), elle affirme
sa volonté de ne rester à ce poste que de manière provisoire. Durant un an au
maximum, juste le temps que la situation se stabilise, a.n de sauver le centre
social, avant tout…
Depuis combien
de temps le Centre Social était-il en attente de nouveaux locaux ?
Depuis vingt ans que je travaille dans cette école, j’entends parler de projet
de réhabilitation qui a été voté, revoté… A une époque, les fonds avaient même
disparu. En.n, ça s’est mis en train depuis deux ou trois ans, ça va encore durer
des années, et le Centre Social était un des lieux à réhabiliter. Ça a traîné
pour x raisons : des intérêts des pouvoirs publics, le non investissement des
gens qui réhabilitent, aucune coordination. Le
Centre Social aurait dû être inauguré en septembre 2004 et puis rien n’a eu lieu,
les choses se sont arrêtées. Le directeur du centre social n’était peutêtre pas
assez véhément. Les employés, ce n’est pas leur rôle d’aller se battre pour que
les travaux reprennent. Donc, quand nous avons été élus en décembre, nous, les
enseignements, avons mis le paquet. | |
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Soirée
d'inauguration du nouveau centre social | Nous
avons appelé le Sous- Préfet, la Maire de secteur, et nous avons mis, comme on
dit à Marseille, le oaï. Et ça a bougé. En quatre mois les travaux ont été .nis.
Hier, nous avons fait une inauguration symbolique d’une partie des locaux. Il
y avait beaucoup de monde, ce n’était qu’un petit symbole, il n’y a pas eu de
discour. Nous avons juste pris possession d’une partie des lieux et nous espérons
repartir sur des bases saines. Qui
vous a aidé à financer ces locaux et qui se charge de leur réhabilitation ?Une
partie est prise en charge par le Conseil Général, le Conseil Régional, la ville
de Marseille, le Contrat Ville. Les travaux sont effectués par Marseille Habitat
et LOGIREM qui s’étaient peut-être un peu endormis sous leurs lauriers mais qui,
devant l’insistance répétée de nos coups de .l et de nos interventions, se sont
quand même très vite rattrapés. Et j’avoue que maintenant tout le monde est contant
parce que eux ont rendu les locaux et que nous, nous nous les sommes appropriés. |
Que
reste-t-il à faire ? Le
A6 qui va abriter les bureaux est terminé, le D 16 va accueillir des groupes d’enfants.
Mais le plus gros reste à faire : terminer le A7 qui serait prêt au mois de septembre.
Et là, .n septembre, nous allons faire la grosse inauguration of.cielle du centre
social – qui se retrouve scindé en trois parties, ce qui est un peu paradoxal,
mais c’est comme ça, nous n’allons pas chipoter. Nous avons des locaux neufs avec
du chauffage et de la lumière, des murs propres et pas d’inondation, donc je pense
que les usagers, les enfants et le personnel en seront ravis.
 | G.F. |

Ancienne
devanture | LE
CENTRE SOCIAL
Bellevue/ Saint Mauront, dans de grosses dif.cultés .nancières et structurelles
depuis plus d’un an, a décidé, sous l’impulsion de son nouveau Conseil d’Administration,
de faire peau neuve. Cette initiative, lancée avec la collaboration de l’Union
des Centres sociaux des BDR, pourrait, si elle obtenait les résultats escomptés,
prendre très vite valeur d’exemple. Le 8 mars dernier, le centre social Bellevue/Saint
Mauront réceptionnait une partie de ses nouveaux locaux, rénovés dans le cadre
du plan de sauvegarde touchant l’ensemble de la cité. Depuis déjà plus d’un an,
les salariés et usagers du centre n’avaient plus à leur disposition que des locaux
insalubres, en dégradation continue et régulièrement inondés. Depuis le mois de
janvier, par manque de chauffage et de lumière, la plupart des activités étaient
interrompues, ou se déroulaient dans le local de l’Amicale des Locataires ou encore
à l’école primaire. Désormais, à tous les niveaux, le nouveau Conseil d’Administration,
élu en décembre dernier, est bien décidé à aller de l’avant. Pour ce faire, en
lien avec l’Union des Centres sociaux des Bouches-du-Rhône, a été nommé un « Chargé
de Mission d’Appuis » : Emmanuel Lebot, en fonction depuis le 23 février 2005.
Les objectifs de sa mission – provisoire – sont dé.nis ainsi par l’Union : « rétablir
le fonctionnement du centre social » et en « relancer les projets et missions
». | Concrètement,
il s’agit pour lui, tout d’abord au niveau des moyens humains, d’une part de réévaluer
les postes a.n qu’ils correspondent aux besoins réels ainsi qu’aux secteurs ayant
un .nancement effectif – ce qui n’est pas le cas pour au moins un poste déjà en
fonction et, d’autre part, de requali.er chaque poste suivant la nouvelle classi.cation
de la convention collective des centres sociaux datant du 1er janvier 2004 – ce
qui n’avait pas été fait jusqu’alors. Au niveau du fonctionnement de l’association,
ensuite, son rôle est de veiller à l’accompagnement de la vie statutaire, en renforçant
notamment le rôle administrateur du CA Enfin, concernant les actions mêmes du
centre social, il s’agit pour lui de réactiver le travail et la méthodologie du
projet social a.n de pérenniser les actions en cours ou de permettre le développement
de nouveaux projets. Tout cela, bien entendu, en collaboration avec les différents
intervenants des secteurs concernés, animateurs et autres travailleurs sociaux
employés par le centre. À de multiples égards, cette mission conjointe du nouveau
CA et de l’Union des Centres sociaux, peut être considérée comme la dernière chance
de sauver le centre social et son action dans le quartier.
----------------------------------------------------------G.F.


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LE NOUVEAU
collège Arenc-Bachas ne sera pas construit aux abords de la cité Bellevue. C’est
Jean- Noël Guérini, président du Conseil Général, qui l’a annoncé vendredi 18
mars dernier. Le terrain proposé par la ville pour délocaliser l’établissement
ne semblait pas convenir au CG et surtout aux professeurs et à certains parents
qui se sont fortement mobilisés pour obtenir cette annulation. |
« Cela ne pouvait pas en être autrement, a déclaré une parent d’élève, sinon on
envoyait nos enfants dans la gueule du loup là-bas. C’était la délinquance assurée.
» Certains enseignants argumentent quant à eux qu’«il faut faire impérativement
sortir les enfants de la cité…» Les enfants du Parc Bellevue constituant déjà
une partie des élèves du collège, la question se pose de savoir pourquoi la cité
fait encore aussi peur. Souvent considérée comme «quartier nord» (alors qu’elle
est située dans le 3ème arrondissement, rappelons-le), et malgré les efforts de
réhabilitation qui en ont rendu l’environnement plus humain pour ses habitants,
la cité « ghetto » la plus insalubre d’Europe il y encore quelques années, semble,
de l’extérieur, conserver sa mauvaise réputation. Pour rétablir la mixité sociale
dans de tels quartiers, faut-il faire sortir les enfants de la cité ou bien faire
rentrer les autres ? En tous les cas, la question semble avoir été tranchée pour
le collège Bachas. Pourtant, les deux réponses ne devraient-elles pas être impérativement
liées l’une à autre ? G.F. |
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